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29 septembre 2015 - Jihad Darwiche - "Récits de vie en temps de guerre"
En partenariat avec le Festival « Contes et Compagnie » du territoire de Belfort, la lueur a invité le conteur Jihad Darwiche , originaire du Liban, pour le 104ème 29 ça conte. Enfant , il habite la vieille ville de Saïda, où la tradition du conte est encore vivace . Paroles transmises par sa mère « biologique libanaise » et sa mère « réfugiée palestinienne »... D’abord journaliste il deviendra conteur en 1984
Dans son spectacle « Récits de vie en temps de guerre », Jihad rapporte avec une grande tendresse, toute la violence des conflits humains. Il sait faire mouche en ne versant jamais dans la sensiblerie et parvient en toute pudeur à créer le lien ténu entre larme et sourire. Il nous conte non seulement des moments tragiques, mais aussi les souvenirs de personnes aux destins oubliés qui constituent le tissu humain libanais. Ces histoires nous rappellent que la guerre et la déraison ne sont pas que des images ou des mots médiatiques, mais des vies chamboulées.
Le talentueux et célèbre conteur a livré 15 histoires de vie en temps de guerre au Liban. Ce n'est pas l'histoire du conflit, il ne raconte pas la souffrance ou les douleurs, mais plutôt comment la vie s'est organisée, comment les gens ont continué d'exister pendant les combats et les bombardements. Car la vie continue même en temps de guerre, comme ce jour où le conteur, alors journaliste, qui se rendait dans un village pour couvrir le conflit a croisé une jeune femme en pleine campagne : « elle était penchée, elle travaillait avec le calme du paysan qui travaille sa terre tous les jours, comme si la guerre n'existait pas .Mon premier réflexe c'était de la secouer et lui dire qu'il ne fallait pas rester ici (…), mais j'ai commencé à voir autour de cette femme, les plantes, les fleurs… Et je me suis rappelé qu'on était au printemps et que le printemps était beau au sud Liban
La guerre ne supplante pas l'amour, le travail, la famille ou encore la dignité. Jihad Darwiche nous conte l'histoire de Nabyl qui n'a jamais porté de pyjama de sa vie, il disait que ça l'empêchait de dormir. Pourtant, le 2ème jour de la guerre, il est allé s'acheter un pyjama tout neuf.et quand on lui demande pourquoi, il répond : « je me dis que si on vient à me bombarder ,si on me trouve mort, au moins que je sois habillé de façon décente ! »
Entre scènes de la vie quotidienne et anecdotes, certains récits sont plus durs ; comme celles de l’ Ourson ou celle du Démineur ….
Le public conquis oscille entre émotions et sourires et ne ménage pas ses applaudissements lorsque se termine le spectacle par un plaidoyer pour l'Amour « Ma religion est la religion de l'Amour, peu importe où les caravanes de l'Amour se dirigent. L'Amour est ma religion et ma foi. »
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